Dentelle aux Fuseaux

Un peu d’histoire

L’origine de la dentelle aux fuseaux remonte à la nuit des temps. Des fouilles réalisées au début de ce siècle ont mis au jour des dentelles fabriquées il y a 2 000 ans à Memphis et Antinoë, en Égypte, avant de s’implanter en Europe, toute auréolée de légendes !

En Belgique, c’est une femme de pêcheur qui créa, dit-on, la première dentelle en passant des fils dans les mailles d’un filet. A Venise une jeune fille essaya d’imiter un corail des mers du sud appelé « dentelle des fées ». A Bruges, la Vierge en aurait révélé le secret à une jeune fille, et Sainte Brigitte, influencée par la dentelle italienne, en aurait rapporté l’idée en Suède.

Mais ce sont les grands pèlerinages de Saint Jacques de Compostelle, favorisant un échange artistique et économique sans précédent, qui permettront aux artisans arabes, héritiers des dentelliers égyptiens, de transmettre leur savoir. Ainsi, l’histoire de la dentelle aux fuseaux en France ne peut se dissocier de celle de la cité du Puy en Velay (elle-même ville étape de l’illustre pèlerinage) et depuis fort longtemps : une fresque du 11° siècle reproduisant un rideau de dentelle atteste de l’ancienneté de la dentelle vellave.

La dentelle a fait vivre, à domicile, au milieu de leur famille, sans quitter leur foyer et leur village, des milliers de femmes françaises et belges, à condition toutefois que ces femmes aient toujours de l’ouvrage et que leur production trouve les débouchés utiles et les acheteurs indispensables.

Les nobles et les riches raffolent de la dentelle, les hommes comme les femmes. Tous les vêtements en sont garnis : les gants, les manchettes, les cols, les haut-de-chausses, les robes, les jupons et même dans les carrosses. Devant cet usage excessif, de 1629 à 1639, 4 édits interdiront ou réglementeront l’usage des passements et dentelles.

Les rois ou les empereurs avaient jadis inventé même des étiquettes de cour, comme par exemple le port obligatoire, dans la coiffure, de la « barbe en dentelle », sans laquelle une grande dame n’était pas admise à pénétrer dans les réceptions officielles. Cette obligation n’avait pour but que d’obliger les femmes riches et de qualité à s’intéresser à la dentelle, à en consommer, pour le plus grand bien des artistes qui dessinaient des merveilles, et des artisanes habiles qui les exécutaient.

De nos jours, de semblables mesures seraient sans doute hors de propos.

Au 18° siècle, 20 000 dentellières en Normandie, 40 000 dans le Nord et le Valenciennois, plus de 100 000 dans la région du Puy manient les fuseaux et consacrent cet art. La noblesse et le clergé, qui inspirent la mode, sont alors couverts de dentelles (dont le prix considérable les placent au rang d’œuvres d’art, transmises par héritage).

Avec la fin du 19° siècle et malgré de nombreuses expositions qui, de par le monde, consacrent l’art dentellier français, le déclin de la dentelle est irréversible. Depuis, des centaines de générations ont œuvré pour nous transmettre un savoir-faire hors du commun : conception de pièces d’apparat, haute couture, ornementation de tissus… autant de domaines où le fil, les fuseaux ont livré le meilleur d’eux-mêmes. Avec l’apparition des métiers mécaniques, ces techniques ont failli disparaître mais elles revivent aujourd’hui en France

Le Foyer Rural de Loulay

La section « dentelle aux fuseaux » est née il y a près de 10 ans au Foyer Rural de Loulay.

D’abord avec deux élèves, elle en compte actuellement une dizaine de plus en plus expertes maniant avec dextérité leurs fuseaux pour réaliser, comme une dentellière spécialiste, aussi bien des dentelles « au mètre », des napperons, ou bien des personnages.

Accessoirement à la dentelle aux fuseaux, des cours de tricots, crochet, points comptés sont également prodigués.

les dentellières en 2009

différents fuseaux utilisés

Quelques fils pour la dentelle

Qu’on utilise plus d’une centaine de fuseaux

ou plus d’une dizaine, le résultat sera toujours le même : aussi merveilleux

les dentellières du Foyer Rural de LOULAY participent également à diverses expositions du canton

A 16 heures, une pose café/thé est la bienvenue, notamment pour reposer la vue

En fin d’année, les dentellières se réunissent (entre filles) autour d’un bon repas et il leur est remis à chacune

un diplôme bien mérité mentionnant leur niveau.

Responsable: Michèle RICHARD

 

09 61 50 74 35

Le vendredi de 14 h à 18 h

Lieu: Salle des activités

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